Chapitre III : Les différentes particules les plus usuelles
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"I can
safely say that nobody understands quantum physics"
Richard FEYMANN,
table des matières de la page :
1. Quelques définitions
préalables
2. La définition des
principales particules
3. Quelques particularités de
ces particules
6. Des particules …beaucoup
plus exotiques
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Dans aucun des livres que j’ai pu lire, qu’ils soient vulgarisés ou très
techniques et destinés à des étudiants en sciences, je n’ai trouvé de schéma ou
de tableau rassemblant toutes ou presque les particules. Quand je me suis
plongé dans la mécanique quantique en tant qu’autodidacte, j’ai été dérouté par
tous les noms complexes qui n’avaient aucun sens pour moi, comme les quarks,
les hadrons, gluons, mésons p, et autres espèces bizarres et étranges…c’est dans l’optique de combler ce
qui est pour moi une lacune que je vais essayer de les rassembler en un schéma
le plus…clair possible.
Légende :
IF : Interaction forte
IN :
Interaction nucléaire
|
*************************
*************************
*************************
Figure 1 : Hiérarchie des
différentes particules dans la physique atomique
Figure 2 : Carte d’identité de ces différentes particules nucléaires
particules |
Interactions |
|||
Faible |
Forte |
Electromagnétique |
Gravitation |
|
Boson |
|
|
|
|
Fermion |
|
|
|
|
Leptons |
Oui |
Non |
Oui |
Oui |
Quark |
Oui |
|
|
|
Hadron |
|
|
|
|
Méson |
|
|
|
|
Baryon |
|
|
|
|
Tableau 1 : Tableau récapitulatif des particules et de leurs interactions
La statistique de BOSE-EINSTEIN.
Statistique à laquelle obéissent les particules qui ont une fonction d’onde
symétrique. La fonction d’onde d’un système constitué de plusieurs fermions est
antisymétrique par rapport à l’échange des particules, ce qui signifie que la
fonction d’onde change de signe si l’on permute deux particules dans l’espace.
Cette propriété implique de plus que deu fermions ne peuvent pas se trouver
dans le même état quantique : c’est le principe d’exclusion de Pauli.
Les particules qui suivent cette statistique sont les bosons qui ont un
spin entier
Le
rassemblement des bosons sur le niveau
d’énergie le plus bas (dans le cadre d’un système à énergie minimale, donc le
plus stable) peut être interprété comme une attraction quantique qui donne lieu
à ce que l’on appelle une condensation de BOSE qui permet par exemple
d’expliquer les phénomènes suivants :
-
La superfluidité observée sur 4He
(boson) et non sur le 3He qui est un fermion.
-
La supraconductivité
-
L’émission stimulée dans le cas d’un
laser par exemple.
La statistique de FERMI DIRAC. Statistique à laquelle
obéissent les particules qui ont une fonction d’onde antisymétrique. La
fonction d’onde d’un système constitué de plusieurs bosons est symétrique par rapport
à l’échange des particules, ce qui signifie que la fonction d’onde ne change
pas de signe si l’on permute deux particules de ce système dans l’espace. Cette
propriété implique de plus que deux bosons ou plus peuvent tout à fait se
trouver dans le même état quantique, c’est à dire avoir leurs quatre nombres
quantiques identiques.
Les particules qui suivent cette statistique sont les
fermions qui ont un spin demi-entier, comme par exemple les électrons.
La fonction d'onde. La fonction d'onde d'un système de
particules identiques peut être décrit comme le produit de plusieurs facteurs
associés aux :
- variables dynamiques décrivant
le mouvement relatif des particules
- variables de spin
-
variables de saveur (isospin, étrangeté, charme), et
-
variables de couleur.
Un
des concepts des plus fondamentaux à la base de la description des interactions
entre particules et champs est la relation qui lie le spin d'une particule et la
statistique à laquelle obéit cette particule. Par un théorème, énoncé par Pauli
en 1940, il est démontré que cette relation est une conséquence de la théorie
relativiste et quantique des champs. Les particules sont ainsi classées en deux catégories :
- les fermions, particules de
spin demi-entier qui obéissent à la statistique de Fermi-Dirac.
- les bosons, particules de spin entier qui obéissent à la statistique de Bose-Einstein.
Les fermions n’ont aucune sous structure au-dessus de 10-7m.
Le photon. Le photon est avec
l’électron, la particule la plus connue. Sa mass est considérée comme nulle
(sinon, elle serait infinie puisqu’un photon voyage à la vitesse de la
lumière), et ne pouvant se désintégrer en une ou plusieurs particules plus
petites, elle est stable. C’est d’ailleurs pourquoi la lumière nous arrive du
fin fond de l’Univers, issue il y a des milliards d’années, mais cependant
inchangée. U photon n’obéit pas au principe d’exclusion de Pauli et ont plutôt
une propension à rester dans le même état : ainsi dans un laser par
exemple, tous les photons on la même fréquence et la même phase de sorte que la
lumière émise est cohérente. Pour ces raisons, on classe le photon dans la
catégorie des bosons. Son énergie est donnée par : .
Le gluon. Ces particules sont les
quantums du champ de couleur de l’interaction forte. Prévus par la théorie dès
1974, ils furent mis en évidence à la fin des années 1970 dans l’étude de
l’annihilation : . Dans la réaction similaire mais qui produit des gluons au
lieu des photons, les électrons qui disparaissent et les quarks qui
apparaissent donnent lieu à une brusque variation du courant électrique qui
engendre un champ électromagnétique pouvant se manifester par l’apparition d’un
ou plusieurs photons. La réaction qui fait apparaître le graviton se déroule de
manière identique, sauf que c’est le champ de couleur rayonné par les quarks
accélérés qui va se matérialiser en son
quantum associé, le gluon. Sans trop rentrer dans les détails, nous pouvons
dire que les gluons possèdent 8 états de couleur différents. En effet, si par
exemple un quark de couleur verte V, émet un gluon en se recolorant en rouge
disons : comme on doit avoir conservation de la couleur, il faudra que ce
gluon ait la couleur
pour satisfaire la conservation de couleur suivante :
. Comme il existe 3 couleurs pour les quarks, on peut
prévoir 9 couleurs pour les gluons, mais il faut retrancher la couleur
qui correspond à la
couleur blanche et n’est donc pas couplée à l’interaction forte. Par
conséquent, nous pouvons prévoir 8 couleurs pour les gluons.
Le graviton. La gravitation
d’Einstein prévoit l’existence de champs gravitationnels, et de la même manière
que pour les champs électromagnétiques il existe les photons qui quantifient
l’énergie lumineuse, il doit exister des particules qui quantifient ces ondes
gravitationnelles, à qui on a naturellement donné le nom de graviton. En
poursuivant cette analogie avec la lumière, comme ces deux types d’ondes ont
une portée infinie, ce graviton devrait avoir une masse nulle comme le photon,
ainsi qu’un spin de 2 du à la structure tensorielle du champ de gravitation.
Cependant, cette particule n’a à ce jour pas encore été détectée car les
dispositifs adéquats sont très complexes à réaliser. L’"attraction"
se ferait au niveau microscopique par un échange de cette particule entre deux
corps massifs.
Le boson Z°.
Le boson W±.
Le boson de HIGGS.
Ils rassemblent tous les fermions, chargés ou non, qui ne
sont pas sujets à l'interaction forte.
Leptons : spin = ½ |
||
Saveur |
masse (GeV/c²) |
charge électrique |
Neutrino électronique ne |
<1.10-6 |
0 |
Electron e |
0,000511 |
-1 |
Neutrino muonique nm |
<0,0002 |
0 |
Neutrino muoniquem |
0,106 |
-1 |
Neutrino tauiquent |
<0,02 |
0 |
tau t |
1,7771 |
-1 |
Tableau 1 : Tableau récapitulatif des
leptons
Les leptons chargés :
-
Le lepton électronique (e).
-
Le lepton muonique (m).
-
Le lepton tauique (t).
Les leptons non chargés : les neutrinos. Le neutrino
fut proposé en 1930 par Pauli comme un remède désespéré pour expliquer
l’apparente non-conservation de l’énergie lors des désintégrations
radioactives. Ces particules neutres interagissent très peu avec la matière,
d’où la difficulté à les détecter. Il fallut attendre 1955 pour que F.
REINES et C. COWAN observent les premiers neutrinos produits en
assez grand nombre par la désintégration b- de neutrons libres : n®p+e-+. La désintégration en trois particules fut d’abord accueilli
avec suspicion, ais elle fut bientôt montrée grâce à la conservation du moment
cinétique. En effet, le noyau final a un spin différant toujours de celui du
noyau initial par un nombre entier, et l’électron ayant un spin de 1/2 , il est
donc nécessaire d’émettre une autre particule ayant aussi un spin demi
entier : c’est le neutrino.
-
Le neutrino électronique (ne). Découvert en 1956
-
Le neutrino muonique (nm). Découvert en 1962
-
Le neutrino tauique (nt). En juillet 1999, 58 chercheurs
du Fermilab de Chicago ont présenté lors d’un séminaire la première preuve
directe de l’existence de nt.
La théorie électrofaible les groupe en trois doublets
d’isospin faible : (e, ne), (m, nm) et (t, nt). Sensibles aux interactions
électromagnétiques et nucléaires faibles, ils portent une charge dite d’isospin
faible et sont capables d’émettre et d’absorber des photons et des bosons de
jauge électrofaible (W ou Z). Insensibles aux interactions fortes, ils ne
portent pas charge de couleur, ne peuvent émettre ni absorber des gluons et ne
peuvent pas se lier fortement aux quarks.
Ils sont sensibles à
l’interaction faible.
Fermions de spin 1/2 et dont la
charge est une fraction de la charge élémentaire de l'électron, ils sont les
constituants des hadrons, c'est-à-dire l'ensemble des particules sujettes à
l'interaction forte. Les quarks portent une charge de couleur.
Quarks : spin = ½ |
||
Saveur |
masse (GeV/c²) |
charge électrique |
u (up) |
0,003 |
2/3 |
d (down) |
0,006 |
-1/3 |
s
(strange) |
1,3 |
2/3 |
c
(charmed) |
0,1 |
-1/3 |
t (top) |
175 |
2/3 |
b (bottom) |
4,3 |
-1/3 |
Tableau
2 : Tableau récapitulatif des
quarks. Les valeurs indiquées pour la masse des quarks correspondent à la masse
des quarks libres et sont des valeurs expérimentales approximatives.
Saveur |
b nombre baryonique |
J spin |
I isospin |
Iz la troisième composante de l’isospin |
S étrangeté |
C Charme |
B Beauté |
T truth |
Q/e charge |
U |
1/3 |
½ |
½ |
½ |
0 |
0 |
0 |
0 |
2/3 |
D |
1/3 |
½ |
-½ |
-½ |
0 |
0 |
0 |
0 |
-1/3 |
S |
1/3 |
0 |
0 |
0 |
-1 |
0 |
0 |
0 |
-1/3 |
C |
1/3 |
0 |
0 |
0 |
0 |
-1 |
0 |
0 |
2/3 |
B |
1/3 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
-1 |
0 |
-1/3 |
T |
1/3 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
-1 |
2/3 |
U*(anti u) |
-1/3 |
½ |
-½ |
-½ |
0 |
0 |
0 |
0 |
-2/3 |
D*(anti
d) |
-1/3 |
½ |
½ |
½ |
0 |
0 |
0 |
0 |
1/3 |
S*(anti
s) |
-1/3 |
0 |
0 |
0 |
1 |
0 |
0 |
0 |
1/3 |
C*(anti
c) |
-1/3 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
0 |
0 |
-2/3 |
B*(anti
b) |
-1/3 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
0 |
1/3 |
t*(anti t) |
-1/3 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
-2/3 |
Chaque saveur de quark se présente sous trois couleurs
libellées : rouge, bleu et vert. Les leptons sont également au nombre de six :
l'électron, le neutrino électronique, le muon, le neutrino muonique, le tau et le neutrino tauique. La théorie
relativiste de Dirac traitant les fermions attribue aux fermions et aux
anti-fermions une parité opposée,
positive, par convention, pour les quarks et négative pour les anti-quarks. La
matière de l'Univers froid, tel qu'il existe actuellement, est exclusivement
constitué des particules de la première famille, c'est-à-dire les quarks up et
down, l'électron et le neutrino électronique. Les quarks et leptons plus lourds
ont existé lors de la création de l'Univers mais ont disparu très vite à cause
de leur courte durée de vie. Ils peuvent cependant être recréés grâce aux
accélérateurs, naturels ou construits par l'homme, qui permettent de concentrer
des énergies égales au moins à l'énergie de masse des particules lourdes.
Les
masses de quark sont des quantités mesurées et inclues dans le Modèle Standard
comme autant de paramètres libres. Dans le cadre du Modèle Standard, la masse
au repos des quarks libres résulte du mécanisme de
Higgs qui confère une masse aux particules par interaction avec le
champ scalaire généré par le boson de Higgs. Expérimentalement, elle se déduit
des mesures de diffusion élastique de particules dont la longueur d'onde
associée est petite par rapport à la taille du hadron diffuseur ; la particule
diffuse ainsi sur les constituants élémentaires et voit la masse des particules
libres. Les quarks étant confinés dans les hadrons, la notion de masse
effective ou masse des quarks
constituants a été introduite. Elle est déterminé en considérant que
les quarks sont confinés dans les hadrons de taille finie, égale à environ 1 fm
et à partir de la relation d'indétermination. Expérimentalement, elle se déduit
des mesures de diffusion élastique de particules dont la longueur d'onde
associée est de l'ordre de la taille du hadron diffuseur ; la particule voit la
masse du hadron dans son ensemble.
L'apparente symétrie entre familles de quarks et familles de leptons, si
elle n'est pas fortuite, n'a pas d'explication dans le cadre du Modèle
Standard. Une autre interrogation reste sans réponse dans le cadre du Modèle
Standard, à savoir pourquoi les quarks n'existent pas dans la nature en tant
que particules libres mais restent, au contraire, exclusivement confinés dans
les hadrons, particules incolores, c'est-à-dire qui ne sont pas porteurs d'une
charge de couleur. Le Modèle Standard a donc du inclure ad hoc le postulat que
seuls des états singlets (état dont la charge de couleur est globalement nulle
; les quarks sont un état triplet de couleur puisqu'ils peuvent être porteur de
l'une des trois charges de couleur et le gluon dans un état octet de couleur
c'est-à-dire qu'il est porteur d'une charge de couleur et de l'anti-charge
correspondante) de couleur pouvaient exister en tant que particules libres.
Le pion
Le kaon
Dès 1930, on avait montré
expérimentalement que les protons et les neutrons avaient presque la même masse
(mn/mp@1,0015) et que la force
nucléaire les liant ne distinguait pas le proton du neutron. Heisenberg eut donc
l’idée en 1932 que les deux étaient en fait deux états différents de la même
particule qu’il appela nucléon N.
Le proton
Le neutron
Les multiplets des baryons. Intéressons-nous uniquement
aux baryons (états à trois quarks de valence) que l'on peut construire à partir
des quarks légers u, d et s et en ne considérant que les
états de plus basse énergie, c'est-à-dire ceux dont le moment angulaire orbital
relatif est nulle : l=0. La fonction d'onde décrivant l'état d'un baryon
est donnée par la relation suivante :
Les baryons étant des particules de spin demi entier
(addition du spin des trois quarks est égale à 1/2 ), leur fonction
d'onde doit être anti-symétrique pour une permutation de deux quelconques des trois
quarks. La parité totale des baryons est positive. Le moment angulaire total J
du baryon est égal à la somme des spins des trois quarks, puisque l=0,
soit J=1/2 ou J=3/2, ce qui conduit à deux familles de baryons :
Réaction a :
Réaction b+ :
Réaction b- : n ® p + e- +
Réaction b "inverse" : p + ® e- + n
Réaction g :
Remarque : le noyau final obtenu a toujours
un spin différant d’un nombre entier de la particule initiale.
Loi de
conservation du nombre leptonique électronique : N(e-) + N(ne) - N(e+) – N() = Constante
Loi de conservation du nombre leptonique muonique : N(m) + N(nm) - N(t+) – N() = Constante
Loi de conservation du nombre leptonique tauique : N(t-) + N(nt) - N(t+) – N() = Constante
De nos jours, une branche de la physique recherche des
interactions dans lesquelles un ou plusieurs des trois nombres leptoniques (e, m, t) ne serait pas conservé. Ce sont des réactions du type m-®e- + g ou encore dans le
mécanisme d’oscillations de neutrinos dont nous reparlerons.
Propagateur. Considérons la diffusion d'une
particule par un potentiel qui se traduit par la modification du moment initial
de la particule d'une quantité q, le moment transféré. L'amplitude f(q)
de ce processus est calculé en prenant la transformée de Fourier du potentiel
diffuseur U(r), comme l'image de diffraction de la lumière s'obtient par
transformé de Fourier de l'objet diffuseur :
où g0 représente la force de couplage de la particule au
potentiel. En choisissant un potentiel central de la forme (il s'agit de la
forme du potentiel établi par Yukawa pour décrire l'interaction à courte
portée entre neutrons et protons au sein du noyau décrite comme due à l'échange
d'un pion) : où m est la masse du quantum de l'interaction et g
l'intensité associée à l'interaction.
En posant et dV = r²df.sinq.dq.dr, on obtient :
, soit :
.
Cette expression reste exacte si remplace le vecteur
momentpar le quadri-moment énergie-impulsion
et
pour tenir compte du fait que, dans le processus de
diffusion, à la fois de l'énergie et du moment sont transférés. On dira ainsi
que l'amplitude de diffusion due à l'échange d'un boson unique est le produit
de :
La relation donnant f(q) est l'expression de
base décrivant l'interaction entre particules par l'échange d'un boson unique.
Spin isotopique. Notion introduite
en 1932 par Heisenberg. En faisant l’analogie entre la projection du spin d’un
électron qui vaut ±1/2, il introduisit le
spin isotopique ou isospin, vecteur d’un espace abstrait à 3 dimensions et admettant
pour le nucléon 2 projections I3 =±1/2 sur le troisième axe, correspondant respectivement au proton et au
neutron. On dit ainsi que le nucléon est une particule d’isospin ½ en complète
analogie avec l’électron
Diagramme
de Feynman. Feynman a développé des outils
graphiques qui permettent de calculer l'amplitude de diffusion pour les
interactions entre particules. Les règles pour ces diagrammes, comme celui
présenté dans la figure ci-dessous, sont :
Figure 3 : Diagramme de Feynman décrivant la diffusion élastique électron-positron (mécanisme d’annihilation)
Charmonium. Les états liésquarks et anti-quark du charmonium ont été
identifiés expérimentalement en observant la matérialisation de photons
virtuels créés par annihilation d'un électron et d'un positron en collision à
des énergies de l'ordre de 4 GeV dans le centre de masse
électron-positron. Tous les états ainsi produits ont les nombres quantiques du
photon, c'est-à-dire un spin égal à 1 et une parité égale à -1.
Tout comme pour le positronium, les niveaux d'énergie des états liés sont
calculés à partir de l'équation de Schrödinger non-relativiste (l'approximation
non-relativiste est satisfaisante lorsqu’on traite de quarks de saveur lourde):
(3)
où est le potentiel entre quarks.
La forme suivante du
potentiel :
rend compte des propriété
de l'interaction forte qui agit entre les quarks, à savoir :
- l'interaction forte est
décrite par l'échange d'un gluon, de masse nulle, et donc, comme l'interaction
coulombienne, le potentiel varie, à courte distance, comme l'inverse de la
distance séparant les deux quarks,
- le confinement des
quarks dans les hadrons est décrit par un potentiel qui, à grande distance,
augmente linéairement avec la distance séparant les deux quarks.
Dans l'expression ci
dessus, l'origine du facteur 4/3 est la conséquence théorique du fait
que chaque quark peut être porteur de trois charges de couleur différente. La
constante de couplagen'est en fait pas une constante puisqu'elle diminue lorsque la
séparation entre les deux quarks augmente. Ce phénomène, propre à la théorie de
la Chromodynamique Quantique est appelé liberté
asymptotique. Le facteur k est
appelé tension de corde. Les états ainsi calculés sont libellés, comme
les états excités de l'atome d'hydrogène ou les états du positronium, par leurs
nombres quantiques n25+1Lj, où :
- n est le nombre quantique
principal,
- L le moment angulaire
orbital dénoté par les lettres S pour L=0, P pour L=1,
D pour L=2, F pour L=3,
- S est le spin total qui
prend soit la valeur 0 (état singlet), soit la valeur 1 (état
triplet),
- J est le moment angulaire
total qui prend les valeurs : .
Les états liés calculés à
partir de l'équation (3) et de l'équation de Schrödinger dépendent de
trois paramètres, la masse constituante du quark c,et k, déduits par ajustage des résultats du calcul aux
données (les masses et les durées de vie des mésons) expérimentales. Ces résultats
sont représentés dans la figure 16. L'état
de
plus basse énergie est le méson J/Y. La description de l'ensemble des états observés
expérimentalement nécessite l'ajout à l'expression décrivant le potentiel de
l'interaction forte de termes supplémentaires, similaires à l'interaction
spin-orbite, qui rend compte de la structure fine du schéma d'excitation de
l'atome d'hydrogène, et à l'interaction spin-spin, qui rend compte de la
structure hyperfine.
Figure 4 : Les niveaux d'énergie du charmonium
ordonnés selon leur moment angulaire total. Les labels spectroscopiques sont
marqués à gauche des niveaux et le nom avec, entre parenthèse, la masse en MeV
sont marqués à droite des niveaux. Les photons virtuels de transition se
matérialisent en une paire de muons ou d’électrons de signe opposé
Étant donné la masse
élevée du quark t et sa très courte durée de vie, on ne s'attend pas à
observer des états liés du toponium.
Dans le but de rendre l’équation de Schrödinger compatible avec la théorie
de la relativité, DIRAC chercha et trouva en 1928 une équation d’onde pour l’électron où le temps et l’espace sont
sur un même pied d’égalité. Or cette équation
ales deux concepts nouveaux suivants :
Cependant, Dirac se heurta au fait que son équation donnait
lieu à une particule de masse m qui a la particularité…d’avoir des énergies
négatives, de la forme .
électron « positron (découvert en
1932 par Carl ANDERSON)
neutron « anti-neutron (découvert en 1956 par SEGRE et CHAMBERLAIN à
Berkeley)
X «
quark « anti-quark
photon « photon !
pion « pion !
proton « anti-proton (découvert en 1955
par SEGRE et CHAMBERLAIN à Berkeley)
Figure 5 : Les antiparticules
Il faut bien remarquer que ce ne sont pas des articules dites
exotiques : elles obéissent en effet aux même lois que les particules "normales",
mais elles n’existent pas dans notre monde parce qu’elles s’annihileraient
immédiatement avec leurs anti-particules correspondantes.