Chapitre I : Les étoiles

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"Par principe, nous ne pouvons connaître le présent dans tous ses détails"

Werner HEISENBERG

table des matières de la page :

I- La naissance d’une étoile. 2

II- L’enfance d’un étoile : la protoétoile. 6

III- L’age adulte. 19

IV- Le déclin : géantes rouges et naines blanches. 69

V- Le phénomène des novæ.. 85

VI- Le cataclysme : les supernovae. 94

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Toutes les étoiles sont comme les êtres vivants de notre planète : elles naissent, vivent et meurent, mais à des échelles différentes des nôtres. Le Soleil a par exemple une durée de vie estimée de l'ordre de 10 milliards d'années. La durée de vie d’une étoile est conditionnée par sa masse initiale. Sa composition n'interviendra que très peu dans le déroulement de sa vie, c’est ce qui sera montré dans le cas des trous noirs par exemple. De toute façon, la plupart des étoiles n’ont pas vraiment le choix sur leur composition, vu les températures extrêmes qui règnent dans leur cœur ou même à leur surface : c’est en général de l’hydrogène qui se transforme en hélium comme pour le soleil via une réaction nucléaire. Cependant, il existe un grand nombre de types d'étoiles, dont la masse peut varier entre 1/10ème et 50 fois celle du Soleil ; leur taille entre 1/400ème et 1000 fois, et leur température de surface entre 2000 et 50.000 degrés.

Imaginons une étoile d’une masse de 10 fois supérieure à celle du soleil. Durant la majeure partie de la vie de celle-ci (environ un petit milliard d’années), l’étoile produira de la chaleur en transformant l’hydrogène en hélium. Cette énergie créera une pression suffisante pour contrebalancer les effets de la gravitation de l’étoile, donnant naissance à un objet ayant environ 5 fois le rayon de celui du Soleil. La vitesse d’échappement depuis la surface d’une telle étoile serait d’environ 1000 km.sec-1. Lorsque l’étoile aura épuisé son combustible nucléaire, plus rien ne maintiendra la pression centrifuge et l’étoile s’affaissera sur elle-même. A mesure que son volume diminue, sa densité augmente, son champ gravitationnel aussi et il en va de même pour la vitesse d’échappement. Lorsque le rayon sera descendu à une trentaine de km, sa vitesse d’échappement aura atteint celle de la lumière…. Selon la théorie restreinte de la relativité, rien ne peut voyager plus vite que la lumière (en théorie seulement car comme l’effet tunnel en est un des contre-exemples flagrants), donc tout ce qui tombe dans cette étoile ne pourra jamais en sortir… en théorie également comme nous allons le voir.

Pour une étoile, sa naissance commence dans un nuage de gaz. Dans sa petite enfance, on l'appelle une protoétoile, puis elle passe la plus grande partie de sa vie dans la séquence principale. A la fin de celle-ci, elle finit par s'enfler démesurément en une géante rouge, pour mourir sous la forme d'une naine blanche, d'une étoile à neutrons ou d'un trou noir.

 

I-          La naissance d’une étoile

Un nuage moléculaire géant est un nuage dense - à l'échelle cosmique - de gaz et de poussières qui va être assez froid pour permettre à des molécules plus ou moins complexes de se former. La température d'un tel nuage est typiquement de l'ordre de 15°K, soit -258°C.

Ce nuage possède une masse totale comprise entre 100.000 et quelques millions de masses solaires.

Il est composé en grande partie d'hydrogène, mais il contient aussi des molécules organiques complexes à base de carbone. Ces molécules sont nécessaires au développement de la vie telle que nous la concevons...

Suite à un événement externe, par exemple l'onde de choc d'une étoile proche qui explose, ou l'onde de densité d'un bras spiral de la galaxie où il se trouve, des fragments de ce nuage vont commencer à se condenser dans des régions appelées 'objets de Barnard' et 'globules de Bok'. Ces régions où la densité va augmenter de manière considérable en même temps que la température sont appelées des protoétoiles.

Les étoiles sont des objets très sociables au début de leur vie : elles naissent par groupes au sein d'amas parce qu'un nuage va donner naissance à un grand nombre d'étoiles dans un intervalle de temps réduit, du moins à l'échelle cosmique. Ce n'est que plus tard qu'elles finiront par s'éloigner les unes des autres pour vivre de manière plus solitaire.

M16, la nébuleuse de l'Aigle

 

 

 

 

Un exemple de nuage, qui est un site de formation d'étoiles : M16, la nébuleuse de l'Aigle, dans la constellation du Serpent.

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 


En continuant à se condenser sous l'effet de la gravitation, le gaz des protoétoiles va se réchauffer. Quand il sera assez chaud, il produira une émission de radiations dans les micro-ondes puis dans l'infra-rouge. A la température de 2 à 3000 °K, il pourra rayonner dans le rouge, mais cette lumière sera bloquée par le nuage de poussière environnant.

L'étoile en formation nous est donc invisible de manière directe, mais on peut toutefois détecter de telles régions du ciel par la réémission du nuage environnant dans l'infrarouge.

Ce nuage est très vaste, il peut faire environ 20 fois la taille du système solaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

II-     L’enfance d’un étoile : la protoétoile

Quand une portion du nuage sera devenu assez compacte et assez chaude, des réactions nucléaires vont pouvoir démarrer localement : l'hydrogène va se transformer en hélium par fusion nucléaire. C'est l'effondrement gravitationnel du nuage qui fournit l'énergie nécessaire au démarrage et à l'entretien de ces réactions initiales.

La plus grande partie du nuage environnant de gaz et de poussière va finir par être éjecté par les vents violents que va générer la protoétoile. Cette éjection se fait principalement sous forme de jets polaires, perpendiculaires au disque de matière qui entoure encore l'étoile. Selon les hypothèses actuelles, ces jets sont en partie provoqués par la déformation des lignes de champ magnétique au sein du nuage lorsque le disque commence à se former.

Une vue de HH30, protoétoile en formation : si la future étoile elle-même est invisible, elle illumine le disque de matière qui l'entoure (en vert).

Les deux jets, issus de la région centrale, sont nettement visibles en rouge.

Source : NASA/HST

 

Cette éjection de matière du disque va devenir importante pour la suite de la formation de l'étoile, parce qu'elle évacue l'excès de moment angulaire, et diminue ainsi la force centrifuge qui s'opposerait à l'effondrement gravitationnel.

Au bout de quelques millions d'années, une grande partie du disque a été éjecté. La jeune étoile au centre du nuage va devenir directement visible.

Elle est alors dite dans l'état T-Tauri, ainsi nommé d'après une étoile prototype de la constellation du Taureau.

Une partie du gaz restant autour d'elle va se trouver piégé dans le champ magnétique de l'étoile, et s'échauffer suffisamment pour permettre une émission de rayons X.

C'est à ce moment-là également que le disque de gaz qui entoure la jeune étoile va pouvoir, dans certains cas, se condenser pour former des planètes.

Orion Proplyds

 

Les proplydes d'Orion, de jeunes étoiles au stade T-Tauri avec un disque proto-planétaire nettement visible autour.

Source : NASA/HST

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 


Tout ce processus n'a pas pris plus de 40 millions d'années. Peu de temps, en vérité, comparé au reste de la vie de l'étoile...

Figure 1 : processus de formation d'une étoile moyenne (images NASA/HST)

Ce que nous venons de décrire ici s'applique à des étoiles dont la masse finale est inférieure ou égale à quelques masses solaires. La formation des étoiles massives reste encore largement incomprise à ce jour. Elle serait due en partie à des phénomènes de coalescence de plusieurs protoétoiles.

 

 

III- L’age adulte

Pendant ce temps, le nuage continue à se condenser toujours sous l'effet de la gravitation. Mais il vient un moment où la pression du gaz comprimé à l'intérieur de l'étoile, jointe à la pression de radiation générée par les réactions nucléaires du cœur de l'étoile va finir par s'équilibrer avec l'effet de la gravitation et empêcher ainsi l'effondrement de se poursuivre.

A ce moment-là, l'étoile est en équilibre hydrodynamique, et d'une certaine manière, dans un état stable. Elle se situe alors sur la séquence principale du diagramme de Hertzsprung-Russel, où elle va passer environ 90 % de sa vie. Elle brûle son hydrogène pour le transformer en hélium.

 Le diagramme de Hertzsprung-Russel, ainsi nommé d'après les travaux du danois Ejnar Hertzsprung et de l'américain Henry Russel, est une représentation des étoiles en fonction de leur température de surface et de leur luminosité.

En effet, plus l'étoile est massive, plus la gravitation écrase le cœur de celle-ci. Le gaz interne comprimé va ainsi monter en pression en résistance à l'effondrement, donc en température. Cette augmentation de température va favoriser les réactions nucléaires (ce qui au passage fait aussi croître la pression de radiation).

En augmentant son taux de réaction nucléaire, l'étoile va brûler plus de carburant, et plus vite. Ce qui va augmenter d'autant sa luminosité, et réduire sa durée de vie.

On peut montrer que la luminosité varie comme la puissance 3 ou 4 de la masse de l'étoile.

diagramme de Hertzsprung-Russel

 

En positionnant les étoiles sur ce diagramme, on s'aperçoit qu'une grande majorité des étoiles se situe dans une bande qui va d'en haut à gauche (très chaud et très lumineux) vers le bas à droite (froid et peu lumineux). Cette bande est appelé la séquence principale.

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Figure 2 : Diagramme de Hertzsprung-Russel

Les étoiles de la séquence principale sont classées en 7 groupes principaux, appelés classes spectrales, des plus chaudes vers les plus froides : O, B, A, F, G, K, M.

A l'intérieur de chaque groupe, on subdivise encore en sous-groupes de 0 à 9, toujours du plus chaud vers le plus froid.

Pour vous rappeler les classes spectrales, il vous suffit d'apprendre la petite phrase suivante (adaptez le G selon votre désir : Oh, Be A Fine Girl/Guy, Kiss Me.

Ainsi les étoiles les plus chaudes, O et B, sont bleues, tandis que les plus froides, du groupe M, sont rouges.

Notre soleil est une étoile de classe G2 , ce qui correspond à une température de surface d'environ 6000° K. Il rayonne donc principalement dans le jaune.

Pour définir le type spectral complet d'une étoile, on ajoute une classification indiquée en chiffres romains relative à la luminosité de l'étoile : de Ia, les supergéantes lumineuses, à V, les étoiles de la séquence principale.

Nom étoile

Rigel

Bételgeuse

Canopus

Arcturus

Achernar

Véga

Sirius

Soleil

61 du cygne

Proxyma du centaure

 

B8 i

M2 Iab

F0 Ib

K3 III

B3 V

A0 V

A1 V

G2 V

K5 V

M5 V

Voici le positionnement d'un certain nombre d'étoiles connues sur un tel diagramme :

classification spectrale de quelques étoiles

Les étoiles les plus massives, de type O ou B, produisent des vents stellaires intenses qui sont propulsés loin de l'étoile par le champ magnétique de celle-ci. Le cas extrême est constitué des étoiles dites de Wolf-Rayet, dont la température de surface peut atteindre 50.000°K. Etoile de Wolf-Rayet WR124

 

 

Ci-contre, l'étoile WR124 du type Wolf-Rayet dans la constellation du Sagittaire.

(source NASA/HST)

 
 

 

 

 

 

 

 

 


En ionisant fortement leur entourage, ces vents stellaires sont capables de comprimer la matière environnante, et donc d'initier les processus de formation de proto-étoiles au sein des nuages moléculaires.

Le tableau ci-dessous récapitule un certain nombre de caractéristiques des étoiles de la séquence principale, ainsi que leur abondance relative dans notre galaxie. Les paramètres de masse, rayon et luminosité des étoiles sont exprimés relativement aux valeurs du Soleil.

 

Classe
spectrale

Masse

Rayon

Luminosité

Température
de surface
(en degrés K)

Durée de vie
(en millions d'années)

Abondance relative
(en %)

O5

32

18

600.000

40.000

1

0.00002

B0

16

7.4

16.000

28.000

10

  

B5

6.5

3.8

600

15.500

100

0.1

A0

3.2

2.5

60

9.900

500

 

A5

2.1

1.7

20

8.500

1.000

1

F0

1.75

1.4

6

7.400

2.000

 

F5

1.25

1.2

3

6.600

4.000

3

G0

1.06

1.1

1.3

6.000

10.000

 

G2 Soleil

1

1

1

5.800

12.000

 

G5

0.92

0.9

0.8

5.500

15.000

9

K0

0.80

0.8

0.4

4.900

20.000 (*)

 

K5

0.69

0.7

0.1

4.100

30.000

14

M0

0.48

0.6

0.02

3.500

75.000

 

M5

0.20

0.3

0.001

2.800

200.000

73

(*) La durée de vie estimée de l'univers étant inférieure à 20 Milliards d'années, aucune étoile de classe K ou M n'est déjà morte.

L'immense majorité des étoiles est constituée de petites étoiles de classe M ou K. Les étoiles géantes ou supergéantes sont extrêmement rares, et ce d'autant plus que leur durée de vie est brève.

 

 

IV- Le déclin : géantes rouges et naines blanches

Lorsqu'une étoile a brûlé entre 10% et 20% de son hydrogène, le cœur de celle-ci va se trouver à court de carburant. A ce moment là, l'étoile entre dans la fin de sa vie. Un tableau synthétique de l'évolution finale des étoiles selon leur masse est disponible dans glossaire.

Autour du cœur lui-même, une coquille d'hydrogène va se contracter, et voir ainsi sa température augmenter, ce qui va permettre de déclencher des réactions de fusion. La réaction de fusion nucléaire qui va alors avoir lieu dans cette coquille est assez rapide, et l'onde de pression qui va en résulter va avoir pour effet de faire gonfler les couches périphériques de l'étoile. Ce phénomène est appelé "shell burning" en anglais.

Pendant ce temps, le cœur va continuer à se contracter sous l'effet de la gravitation et transférer cette énergie à la surface de l'étoile qui va amplifier son gonflement tout en se refroidissant. Le diamètre de l'étoile peut être multiplié par un facteur 200, tandis que la baisse de température va se traduire par un décalage du rayonnement vers le rouge : l'étoile devient ce que l'on appelle une géante rouge.

 

Comparaison entre le Soleil tel qu'il est maintenant, et en géante rouge d'ici 5 milliards d'années.

La vie sur Terre sera alors impossible.

 
le soleil en géante rouge

 

 

 

 

 

 

 

 


Le cœur en continuant à s'effondrer voit sa température croître. Si celle-ci devient suffisamment élevée, c'est à dire au-delà de 100 millions de degrés, les noyaux d'hélium vont pouvoir fusionner à leur tour pour former des noyaux de béryllium instables. Ceux-ci vont à leur tour fusionner avec un autre noyau d'hélium pour donner du carbone, qui lui est stable (réaction dite "triple alpha"). Cette réaction ne se produit que pour des étoiles dont la masse est supérieure à la moitié de celle du Soleil. Cette phase très rapide est appelée "flash de l'hélium". A ce moment, l'énergie est produite à un rythme élevé, ce qui permet à l'étoile géante de préserver son équilibre.

Pour une étoile dont la masse du cœur est inférieure à 1.4 fois celle du soleil, le processus s'arrête lorsque tout l'hélium est épuisé. Le noyau de carbone devient alors inerte, les processus de fusion ralentissent et l'étoile commence doucement à s'éteindre. Compte tenu de la contrainte sur la masse du cœur, tout ceci ne s'applique qu'à des étoiles dont la masse initiale ne dépasse pas quelques masses solaires.

L'enveloppe externe de l'étoile est alors arrachée par les vents stellaires causés par les pulsations du cœur de carbone en formation. Illuminée par la lumière résiduelle de l'étoile, les restes éparpillés de cette enveloppe forment ce que l'on nomme une nébuleuse planétaire. Celle-ci va se disperser dans le milieu interstellaire en quelques centaines de milliers d'années.

Nébuleuse Dumbbell (119513 oct)

Le cœur de l'étoile, n'ayant plus de carburant pour fournir de l'énergie afin de contrecarrer la force de gravitation, va continuer à s'effondrer sur lui-même jusqu'à ce que la densité soit si grande qu'elle va obliger les électrons à quitter leurs orbites autour des noyaux. En forçant les électrons à conserver des niveaux d'énergie tous différents, le principe de Pauli va créer une pression de dégénérescence qui va stopper l'effondrement de l'étoile en s'opposant à la gravitation.

Celle-ci est alors devenue une naine blanche, dont la température varie entre 5000 et 100.000°K. Ells ont un rayon de quelques milliers de kilomètres et une densité de 1 tonne par cm3. Ces naines blanches ne peuvent plus que rayonner leur chaleur résiduelle en se refroidissant irrémédiablement. Une fois leur température assez basse, elles deviendront invisibles. Une naine blanche est typiquement de la taille de la Terre, pour une masse pratiquement égale à la masse initiale - l'expulsion des couches externes n'a concerné que très peu de matière. La densité y est donc très élevée :

un verre d'eau rempli de matière pèse plus de 50 tonnes !

 

Evolution d'une étoile de une masse solaire portée sur le diagramme d'Hertzsprung-Russel.

Après le stade géante rouge, l'étoile évolue rapidement vers le domaine des naines blanches, tout en bas du diagramme.

 

 
diagramme d'évolution d'une étoile de 1 masse solaire

Les naines blanches sont des étoiles en rotation rapide, car elles conservent la rotation de l'étoile initiale tout en étant beaucoup plus petites (conservation du moment cinétique). Elles peuvent de plus posséder un champ électrique et magnétique assez intense pour se comporter comme des accélérateurs de particules et émettre dans le domaine des radio-fréquences ou des rayons X.

 

 

V-      Le phénomène des novæ

Supposons que cette naine blanche fasse partie d'un système binaire, et que l'autre étoile déborde de son lobe de Roche, c'est à dire que ses couches externes vont se trouver dans le champ d'attraction gravitationnelle de la naine blanche. La matière de l'enveloppe va alors être arrachée à celle-ci par le champ de gravité de l'étoile naine.

Cette matière va se condenser en un disque d'accrétion autour de la naine blanche, et tomber vers la surface de cette dernière. Lorsque la température et la pression dans ce disque seront assez élevées, une réaction thermonucléaire va pouvoir s'amorcer, induisant ainsi un flash de lumière qui peut rayonner comme 10.000 soleils : c'est le phénomène de la nova, qui peut se répéter à intervalles plus ou moins réguliers.

Dans certains cas, cette chute de matière est suffisamment brutale et massive pour que la réaction entraîne la destruction de l'étoile naine qui vole littéralement en éclats: c'est une supernova de type I, phénomène extrêmement lumineux.

 
disque d'accrétion d'un système double

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


VI- Le cataclysme : les supernovae

Reprenons notre voyage lorsque tout l'hélium du cœur a brûlé en carbone, mais cette fois-ci, l'étoile que nous suivons possède une masse initiale d'au moins 6 à 7 Masses solaires. Le cœur de carbone peut alors s'effondrer sous son propre poids, et les atomes de carbone commencer à fusionner pour former du magnésium. A ce moment-là, la température intérieure dépasse plusieurs centaines de millions de degrés.

L'étoile prend alors une structure en pelure d'oignon, où les différentes couches concentriques correspondent à des réactions de fusion différentes. Les couches externes brûlent de l'hydrogène (H) pour former de l'hélium(He), dans la couche suivante, c'est l'hélium qui se transforme en carbone(C), puis c'est de l'oxygène(O) qui est formé, et en se rapprochant encore du coeur, on trouve des éléments de plus en plus lourds : du néon(Ne), du sodium, du magnésium(Mg), du silicium(Si), du soufre(S), du nickel, du cobalt et enfin du fer(Fe).

 
structure 'en oignon' d'une étoile géante

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le fer ne peut plus se transformer en aucun autre élément, simplement parce qu'il n'y a plus assez d'énergie : il s'accumule dans un cœur qui se remplit en même temps de matière électronique dégénérée.

Comme les couches externes continuent à s'effondrer, la masse du cœur continue d'augmenter, mais il ne dispose plus d'énergie pour contrebalancer l'effet de la gravitation. Quand sa masse atteint la masse critique dite de Chandrasekhar, du nom d'un physicien indien, qui correspond à 1.4 fois la masse du soleil, il s'effondre brutalement sur lui-même, en entraînant les couches externes de l'étoile.

 

 

Cet effondrement produit une énergie mécanique énorme dont le transfert à travers les couches de l'étoile a pour résultat de faire exploser celle-ci, formant ainsi un des phénomènes les plus lumineux connus : la supernova.

 
phénomène de la supernova

 

Cette supernova est dite de type II, par opposition à celles de type I que nous avons vu précédemment.

Les débris de l'étoile sont éjectés avec une vitesse qui peut dépasser 10.000 kilomètres par seconde. Ils forment ainsi une magnifique nébuleuse autour du résidu de l'étoile.

La fin d'une étoile massive est un phénomène extrêmement rapide : si la fusion de l'hydrogène pendant que l'étoile est sur la séquence principale dure des millions, voir des milliards d'années, tout le carbone est transformé en 10.000 ans, tout le néon et l'oxygène en 1 an, et la transformation finale du silicium en fer ne dure qu'une journée.